L’Assemblée nationale vient d’adopter par 270 voix contre 265 la motion de rejet préalable du projet de loi immigration.
J'ai voté cette motion pour rappeler au gouvernement de Madame Borne qu'il ne peut plus ignorer la demande des Français de reprendre le contrôle de la politique migratoire. Contrairement à ses discours où il prétend nous tendre la main, dans les actes, il a été intraitable avec nos propositions examinées jeudi dernier (sur l'accord franco-algérien de 1968 et sur la souveraineté de la France) et a largement détricoté en commission des Lois le texte raisonnable et équilibré de nos collègues sénateurs.
Ainsi, il a réintroduit la carte de séjour temporaire pour les travailleurs dans les métiers en tension, qui enverrait un signal de laxisme aux personnes qui sont arrivées illégalement et ferait de la France le seul pays d'Europe à prévoir un tel dispositif. Les difficultés de recrutement sont préoccupantes, mais comme je l'ai expliqué dans ma tribune sur la natalité et l'immigration, elles ne justifient pas le “Lampedusa permanent” qu'on connaît aujourd'hui. Si notre économie a besoin de l'immigration alors que nous avons 7,3 % de chômage, c'est un problème qu'il faudrait régler, au lieu de s'y résigner.
Contre toutes nos demandes, il a également rétabli l'Aide médicale d'État (AME), supprimé le délit de séjour irrégulier, maintenu l'automaticité du droit du sol ou encore supprimé les quotas migratoires votés au Parlement. Je ne pouvais accepter d'examiner un texte ainsi vidé de sa substance alors que nous avions annoncé depuis des semaines que ces points constituaient des lignes rouges.
Désormais, le texte du Sénat redevient la base commune de travail pour les discussions qui se poursuivront si le Gouvernement le veut : c'est sur ce texte que je suis prêt à discuter. Je souhaite que nous débattions sur un texte qui change vraiment les choses, pas sur une énième loi pour rien !
